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Grand-clerc pour un jour

Les jeunes de 14 à 30 ans ont été invités à vivre un service de grand-clerc pour un dimanche de l’Octave.

Commençons par une petite définition : qu’est-ce qu’un grand-clerc ? Dans l’Église catholique, on parle de grand-clerc pour désigner un servant d’autel plus âgé et plus expérimenté. À la cathédrale de Luxembourg, leur statut est encadré. « Nos grands-clercs sont des jeunes de quatorze à trente ans, nous explique l’abbé Jean-Pierre Reiners, aumônier national des servants d’autel. Ils sont des servants d’autel plus particulièrement dédiés au service de l’évêque et au service princier. Ce sont eux qui servent les messes pontificales et les évènements religieux de la Cour grand-ducale. »

L’institution des grands-clercs à la cathédrale est relativement récente puisque le lancement officiel en a été fait lors de la clôture des célébrations du jubilé des 350 ans de l’élection de Notre-Dame Consolatrice des Affligés comme patronne de la Ville de Luxembourg, le 9 octobre 2016. « À l’époque, il n’y avait pratiquement plus de servants d’autel à la cathédrale, se souvient l’abbé Reiners, et cela devenait parfois problématique. » L’idée est donc venue de rassembler des jeunes qui continueraient de servir dans leur paroisse mais prendraient cet engagement supplémentaire de grand-clerc. Depuis 2018 les grands-clercs sont réunis au sein d’une association sans but lucratif, les Grands-Clercs de la Cathédrale Notre-Dame de Luxembourg.

Pour la troisième fois, l’association organisait une journée portes ouvertes, le dimanche du milieu de l’Octave. Tous les servants d’autel du pays, à condition qu’ils aient au moins quatorze ans, étaient invités à venir suivre le service de leurs homologues de la cathédrale. Élisa était au nombre des participants : « nous avions rendez-vous à neuf heures du matin pour une présentation de l’histoire des Grands-Clercs puis nous avons revêtu les soutanelles et les surplis et nous avons aidé à servir la messe pontificale de dix heures trente. Le cardinal Hollerich était présent et monseigneur Wagener célébrait. J’étais responsable de tenir la crosse épiscopale dont monseigneur Wagener avait besoin à plusieurs reprises au cours de la célébration. »

Tous sont ensuite sortis sur le parvis pour la bénédiction des ânes du pèlerinage des « Ieselsfrënn Lëtzebuerg » et la messe célébrée pour les pèlerins à la crypte pendant que les animaux broutaient tranquillement un carré d’herbe à l’ombre de la cathédrale. Après des pizzas partagées dans la salle Brocquart de la cathédrale, l’exploration de l’édifice a pu commencer, sous la direction vigilante de l’abbé Reiners. Grimper dans les tours, comparer les architectures des deux charpentes, l’ancienne et la nouvelle, reconstruite après le terrible incendie du Vendredi saint 1985, se promener sur les toits et admirer la vue… une expérience spectaculaire ! L’organiste Marc Loewen, président de l’association des Grands-Clercs, leur a ensuite dévoilé les secrets de l’orgue de la cathédrale qui a connu une restauration complète de 2020 à 2022.

L’association compte actuellement une grosse quarantaine de membres, est-il donc nécessaire de recruter ? « La difficulté, explique l’abbé Reiners, c’est que nos grands-clercs sont lycéens, étudiants ou jeunes professionnels. Pendant l’Octave, par exemple, la plupart du temps ils sont occupés dans la journée. Certains viennent dès six heures et quart, avant leur journée d’études ou de bureau, d’autres arrivent dès qu’ils sont libérés, en fin de journée, mais plus ils sont nombreux et plus la répartition des tâches est facilitée. » En dehors des offices, les jeunes se retrouvent régulièrement pour des moments amicaux à l’instar de la fête de sainte Cunégonde, patronne de l’association, le 3 mars. Ce qui les réunit ? « La joie de servir ensemble » répond sans hésiter l’abbé Reiners.

Et les candidats éventuels, par quoi sont-ils attirés ? « Je serais heureuse de retrouver des jeunes de mon âge, explique Élisa. En ce moment je me pose beaucoup de questions sur ma foi et je pense que les Grands-Clercs peuvent m’aider à répondre à ces questions. Je les ai rencontrés aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Lisbonne l’été dernier et quand j’ai vu leur invitation j’ai voulu essayer. » Essai transformé : à l’issue de la journée, Élisa a décidé de devenir grand-clerc.

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